« La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. »
Victor Hugo
(Extrait du Discours d'ouverture du congrès littéraire, 1878)

Arrivée à Viridis

    Le Chêne venait de s'illuminer. Sa lueur dorée pénétra le jardin du riad à proximité. La magicienne de Viridis qui y vivait en fut étonnée. Depuis combien de temps n'avait-elle pas ressenti cette chaleur apaisante, était enveloppée de cette lumière éblouissante ? Plus personne n'avait le pouvoir de le faire briller ainsi. Cette nitescence n’était provoquée que par une seule personne : l’Élue. Même lorsque la magicienne y fusionnait son esprit exceptionnellement pour se rendre au palais d’Écume, cette lumière n'était pas aussi vive. Les souvenirs affluèrent d'un passé douloureux, un fils qui avait utilisé ce rouvre pour la trouver, s'unir à elle, se battre pour elle, mourir pour elle. Ses yeux d'antimoine se brouillèrent. Elle fixa l'arbre.

    Aujourd'hui, qui pouvait bien donner vie au Chêne sacré en ce début de matinée ? Stibnita sortit du jardin, traversa le patio et se tint sur le seuil de la demeure. Le feuillage était doré, le tronc laissait paraître sa sève. Une autre seule personne était capable de faire de cet arbre un être aussi jovial.


– La seconde étoile de Gemini ! murmura Stibnita.
– Accueille-le comme il se doit, Être d'Antimoine, se présenta et demanda solennellement l'esprit de Bois, sans raillerie. Accède comme tu le pourras à ses demandes. Sa quête n'est pas à la portée de n'importe qui.
– Farfadet ! Tu es si modéré, toi qui rit pour un rien.
– Je sais ! Mais les Esprits Essentiels ont besoin de lui, Papillon a besoin de lui.
– Il est temps de mettre la prophétie en marche, déclama Stibnita, les pupilles scintillantes. L'Elfe Étoilé vient à moi...
– Grande Magicienne ! Il est encore fragile. L'acceptation de cette nouvelle énergie lui impose une présence qui le fait souffrir. Aide-le à surmonter ses affres par tes paroles apaisantes. À bientôt, salua l'Immortel.


Stibnita de Viridis
   Stibnita quitta le riad, se dirigea vers la rivière et aperçut, les mains contre le Chêne, un être de grande envergure, solide, fier, courageux et déterminé. Son aura antimoine perçut immédiatement les sentiments enfouis de l'être : culpabilité, désespoir, douleur mais beaucoup d'amour. Elle sourit. Légalorme était tel qu'elle l'avait imaginé. Un guerrier au cœur de Sève ! Et soudain elle comprit toutes les inquiétudes de Lunabstrus à l'égard de cet elfe. Ce guerrier était épris de la fée de saphir, il suffisait de ressentir son cœur, observer la pierre de ses iris, scintillante au contact du Chêne. Il aimait Amilys. Elle sourit de nouveau. « Mon pauvre fils ! Tu ne pouvais lutter contre un tel être de pureté ! » 

3 commentaires:

  1. CaLu Magicienne16 avril 2016 à 10:26

    Oh, cet extrait est parfait *o* Je viens de comprendre - ou plutôt de confirmer - certaines hypotèses fufu ^w^

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    1. Hihi... les hypothèses les plus évidentes... C'est un extrait du tome 5 ... car il se cache bien d'autres hypothèses, bien d'autres surprises... ;)

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  2. CaLu Magicienne28 avril 2016 à 11:39

    Aha, je m'en doute, je m'en doute ;)

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