Soudain
une lueur verte émana du Chêne. L'elfe se recula pour attendre
l'apparition d'Amilys. Elle apparut au pied de l'arbre et aussitôt
l'elfe des Marais sentit une haine incontrôlée l'envahir. Le
magicien de Viridis la tenait contre lui, tout sourire. Il l'avait
laissée seule pendant deux mois, sans prendre le soin de la rassurer,
et il était là, comme si tout était normal. L'elfe et le magicien
se toisèrent et se saluèrent.
–
Bonjour Légalorme ! dit-il d'un ton calme et amical. Toujours
derrière les ailes de ma fée.
–
Il faut bien que quelqu'un veille sur Amilys lorsque tu te
volatilises.
La
fée de saphir posa la main sur le bras du magicien de Viridis et lui
fit signe de la tête de ne pas répondre. Elle regardait l'elfe
étonné : elle ne lui avait pourtant rien dit. Légalorme
s'approcha d'elle et fixa son regard, ce qui agaça fortement l'être
de Sienne.
–
Amilys ! Il faut que je te parle tout de suite.
–
Je n'ai pas le temps ce matin.
–
Tu vas prendre le temps de m'écouter. Je ne te donne pas le choix.
Il
s'empara de son bras. Amilys sentit la détermination dans sa poigne
et dans ses citrines. Elle préféra lui accorder son attention et
entendre ce que Légalorme avait de si important à lui dire. Elle se
retourna vers Lunabstrus et lui demanda d'aller chercher Pavilys dans
le saule. Il fallait partir avant l'aube pour ne pas que les êtres
de la clairière aperçoivent le magicien de Sienne. Puis elle fixa
de nouveau les pupilles de l'elfe.
–
Qu'est-ce qu'il y a Légalorme ? demanda-t-elle
sur un ton ferme et agacé.
–
Pourquoi ne m'as-tu rien dit sur l'absence de Lunabstrus, sur les
esprits ?
–
En quoi cela te concerne ?
–
Amilys ! Ce qui te concerne m'a toujours concerné. Pourquoi
veux-tu que tout change ?
–
Tu es uni je te le rappelle.
–
Et alors ? Tu l'es aussi... (Légalorme
ne poursuivit pas, il ne voulait pas entrer dans une discussion sans
fin.) Bon peu importe ! Je t'interdis de partir au
Pays des Mânes tant que tu ne sauras pas ce que les esprits te
veulent.
–
NOUS veulent, à Lunabstrus et à moi.
–
Ma Fée ! Lunabstrus est de Sienne, il le sera toujours, encore
plus maintenant qu'il est à la tête de l'armée de son royaume…
–
Arrête tout de suite ! Lunabstrus fait parti de mon sang et je
fais partie du sien. Lorsque Pavilys arrivera, elle nous conduira
près des Immortels. Et se produira ce qu'il doit se produire.
–
Je t'en prie, écoute-moi ! Ne pars pas là-bas, pas avec lui.
Tu m'entends, je te l'interdis.
–
De quel droit peux-tu m’interdire quoique ce soit ? Nous ne
sommes pas unis à ce que je sache. Tu as toujours trouvé l'idée
stupide. Alors occupe-toi d'Aurose.
–
Amilys ! Mais qu'est-ce qui te prend ?
Légalorme
fut foudroyé par la violence verbale d'Amilys. Jamais il n'avait vu
ses jades aussi clairs, presque translucides, et il sentait la colère
tapie au fond d'elle. La fée elle-même fut surprise d'avoir pu
prononcer une pareille phrase, pleine de reproches et de dépit. Elle
resta un moment sans lui répondre et l'elfe des Marais perçut dans
ses pupilles toute la fragilité qu'elle tentait désespérément de
lui cacher. Elle n'était pas sûre d'elle, elle appréhendait ce
qu'il pouvait se passer en terre des Mânes, elle doutait
terriblement d'avoir fait les bons choix. Elle se méfiait de
Lunabstrus mais elle s'était engagée. Il lui attrapa les mains avec
douceur au moment où ce dernier et Pavilys débarquèrent
essoufflés. Le guerrier les observa rapidement : il remarqua
alors que Lunabstrus avait coupé ses cheveux. Un détail insolite
dans ce moment ! Il fixa de nouveau les yeux de la sylphide.
–
Je t'en prie, ma Fée ! Ne fais pas ça. Ne pars pas avec lui !
Il est trop sûr de lui. Que te cache-t-il encore ?
–
Je ne sais pas. Mais les Essentiels m'attendent...
–
Tu redoutes autant que moi cette invitation. Je sens bien que tu
perds pied... Tu restes avec moi, mon Étoile ?
–
Oh mon Guerrier... Je n'ai pas le choix, ils ont besoin de moi. Je
suis désolée.
La
voix de la sylphide s'était apaisée mais elle reflétait son
désarroi.
–
Amilys ! Je...
Mais
l'elfe ne finit pas sa phrase. Leurs pupilles ne se quittèrent pas
pendant un moment qui parut beaucoup trop long à Lunabstrus. Il
dévisageait Légalorme et ce qu'il lut dans ses citrines ne lui plut
pas.
–
Nous devons partir Amilys. Les lueurs de l'aube ne vont pas tarder.
–
J'arrive, répondit-elle sans détourner les yeux de ceux de l'elfe.
Légalorme, je suis désolée.
Mé euh, tu me donnes encore plus envie de lire la suite !!!!
RépondreSupprimerHihihi c'est fait pour ;)
SupprimerOuais non mai quand même...
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