Endormie sous la
couverture de laine, sa respiration était à peine audible. Selmor
se pencha sur elle et l'embrassa légèrement sur le front. C'était
ce que faisait Légalorme dans des moments identiques. La rassurer !
La protéger ! Amilys n'était pas encore remise de sa blessure,
elle n'était certainement pas en état de supporter cette terrible
nouvelle. Que devait-il faire ? Mentir ? Le Morpho Anaxibia
de la fée se posa sur l’épaule droite du magicien qui, les mains
dans le dos, observait le Chêne par le hublot de la chambre. Le
papillon ne bougea pas et replia ses ailes.
– Tu le sais,
Morpho, n'est-ce pas ? C'est pour cela qu'elle est affaiblie.
Elle n'en a pas conscience, mais à travers toi, elle porte ce qui
s'est produit. Je t'avoue que parfois tout me dépasse.
Le lépidoptère
ouvrit les ailes et s'envola vers la fenêtre. Le magicien l'ouvrit
et le papillon se dirigea vers le rouvre où il disparut. Puis Selmor
s'assit sur le petit banc couvert de velours bleu. Il observa sa
nièce un long moment avant qu'elle ouvrit les yeux. Comme à chaque
fois, les jades illuminaient la pièce, même lorsqu'ils étaient
clairs. Amilys se redressa et sourit à son oncle.
– Vous êtes là
depuis longtemps ?
– Suffisamment
pour avoir eu une discussion avec un certain Morpho.
– Oncle Selmor ?
appela-t-elle d'une voix emplie de détresse.
Le magicien se leva
et vint se poser près d'elle sur le lit. Il lui prit la main pour
apaiser ses angoisses. Il devança ses questions pour être maître
de la discussion et ne pas se laisser surprendre, ne pas rester à
court de réponses, ne pas être surpris.
– Tu voulais me
voir. Qu'est-ce qui chagrine l'esprit d'une aussi jolie fée que
toi ?
– Pourquoi ne
puis-je pas retourner à la clairière ? Pourquoi le Chêne
refuse-t-il de fusionner sa sève avec mon sang ? Pourquoi
Légalorme ne vient-il pas ? Oncle Selmor, j'ai besoin de
savoir, de comprendre... Pourquoi ne vient-il pas auprès de moi ?
Depuis combien de
temps retenait-elle cette souffrance ? Un ruisseau de jade
souligna ses yeux. Elle ne pouvait pas se plaindre, son entourage
était à ses petits soins et faisait de son mieux pour lui faciliter
l'existence au palais. Elle ne pouvait pas s'effondrer devant
Lunabstrus, pas pour Légalorme. Selmor eut beaucoup de peine pour sa
nièce.
– Tu es encore
faible. Fais confiance à Pavilys. Lorsqu'elle sera d'accord pour que
tu quittes le palais, je t'accompagnerai moi-même à la Clairière
aux Fées. Quant à ton Chêne, je crois qu'il te préserve.
Fusionner avec l'arbre demande beaucoup de magie, tu le sais, et il
doit ressentir ta faiblesse quand tu l'embrasses. Il t'accepte dans
ses branches pour que tu te ressources. Profite de sa chaleur.
Mais non ! Comment tenir jusqu'en juin ! Arffff :'( chaque ligne m'emporte toujours aussi vite et aussi loin ;-) Bravo
RépondreSupprimerTu vas avoir de quoi t'imaginer tout un tas de scénarios ;)
SupprimerPatience !!! Merci pour ton enthousiasme =)
Joliii !! On est emporté dans un monde féérique, c'est joliment conté :)
RépondreSupprimerBienvenue dans mon univers =)
SupprimerMerci de ce compliment qui me pousse un peu plus à écrire.