Assis au sommet d'un
rocher qui séparait l'oasis de Viridis du canyon, un jeune magicien
observait l'étoile bleue à travers la turquoise de ses iris.
Était-elle réelle ? Il avait déjà vu cette étoile
scintiller des cycles lunaires plus avant. Mais ce qui l'intriguait
davantage était ces petits astres émanant des mains d'une fée, un
soir où il avait poussé son cheval le long de la faille. La Vallée
des Oasis n'était qu'à quelques centaines de mètres du Royaume de
Sève et il n'était pas difficile de discerner les sylphes de ce
royaume lorsqu'on avait accès à la barrière magique. Il fixait
toujours le ciel. Qui était capable de reproduire un astre céleste ?
Un léger soulèvement de poussière fit paraître une volute ocre.
Le corps annulaire d'un serpent se dessina devant le magicien.
–
Qui est-elle, Serpent ?
–
Une étoile porteuse d'espoir.
–
Pas cet astre mais... la fée qui produit les mêmes étoiles,
corrigea sérieusement le mage.
–
Qui crois-tu qu'elle soit ?
–
Oh, ne parle pas comme ma mère.
– La
magicienne est pourtant d'une grande sagesse, répliqua l'esprit
de Terre.
– Mère aurait
certainement une réponse mythique...
Pourquoi
éprouvait-il ce besoin de savoir qui elle était ? Rien ne
pouvait expliquer cet attrait excepté peut-être les histoires que
sa mère lui avait contées enfant et encore maintenant. La première
fois qu'il avait observé cet astre, elle était avec lui dans le
jardin du riad. Elle lui avait raconté une légende liée à une
étoile de saphir et, comme bien souvent, elle lui avait ensuite
demandé de guetter les signes avant-coureur de sa réalisation. Car
bien évidemment pour la magicienne toute histoire était une
prophétie. Le magicien prenait ces contes avec le sourire : sa
mère vivait dans un monde imaginaire et le moindre phénomène
inattendu devenait un signe. Mais il devait avouer que cette fée
attisait sa curiosité et perturbait son aura : elle avait créé
des étoiles bleues. Qui pouvait-elle être ?
« Le charme
féerique est un piège redoutable pour les magiciens de notre race.
Il te conduira à la folie et à ton bannissement. Souviens-toi que
ces êtres ne sont pas humains. Ce ne sont que des insectes capables
de détourner notre bon-sens. » lui aurait soufflé son père.
C'était l'éducation qu'il avait reçu : le sang de Sienne
était le meilleur, ses énergies de Terre et de Feu les plus
puissantes et rien ni personne ne devait souiller cette richesse. Il
était de Sienne... Deux royaumes ennemis et une Entente Cordiale
l'obligeaient à demeurer sur ce rocher. Mais il souhaitait juste
savoir qui elle était. Il n’enfreignait aucune loi.
– Cette fée,
Serpent... Je n'ai jamais vu pareille grâce. Il émane d'elle tant
de puissance et de fragilité à la fois, de bienveillance et de
détermination. Son charme ne peut laisser indifférent un magicien
même de Sienne, ou un esprit comme toi.
–
Je suis dépourvu de sentiments, t'en souviens-tu ?
–
Oui, bien sûr. Mais tu as remarqué les elfes tirer leur révérence
sur son passage. Elle est bien plus digne qu'une reine ! Elle
est pourtant si jeune.
– Elle n'a que
deux années de moins que toi, siffla l'esprit. Mais tu vois
déjà qui elle est, Jeune Magicien.
– Je ne
comprends pas...
–
Le temps trace son chemin comme il trace le tien.
–
Ne pourrais-tu pas pour une fois être plus clair ?
–
Ce n'est pas dans mes attributions,
siffla l'esprit ironiquement.
Marie C la Rainette Ailée }i{
Hé hé, ce texte a un parfum de déjà-vu, tu ne trouves pas ?
RépondreSupprimerPour les lecteurs assidus ;)
SupprimerIl faut bien que j’appâte les nouveaux, non ?
Ces magique
RépondreSupprimerDe la part d'une fée 👌